Intimité en sursis
Enfermé, livré à un univers carcéral fait de violence, de laideur, de crasse, coincé dans une cellule où la promiscuité porte atteinte à la dignité humaine, reste-il une place pour l’intime ? Priver de liberté, enfermer un corps signifie-t-il confisquer l’intimité ?
Les lambeaux d’affiches, de posters, de publicité, apparaissent comme des tentatives de se créer une intimité. Mais aussi comme un moyen de s’évader, de survivre.
A quoi rêve-t-on lorsqu’on est enfermé ? De femmes, de voitures de sport, de sportifs, de produits de luxe… quelques réponses s’affichent ainsi aux murs à la peinture écaillée, aux couleurs passées. Des symboles de réussite sociale que l’on continue à espérer, mais pour combien de temps encore ? Combien de temps avant que les rêves soient brisés par le quotidien, par ces atteintes répétées et profondes à la condition humaine ?
Se raccrocher désespérément à ces bouts de papier, ces représentations d’une vie rêvée, celle que l’on trouve sur papier glacé, et celle qu’on voudrait trouver à la sortie mais celle aussi qui a parfois conduit à cet enfermement.